110 jours après l’assaut du Raid à Saint-Denis, certaines victimes collatérales sont à bout. A la détresse physique et psychologique s’ajoutent les lenteurs administratives sur plusieurs points sensibles. Mais de l’avis des représentants de l’Etat comme de la ville, les choses avancent enfin.

Le relogement. 43 ménages, soit 91 personnes, ont été identifiés comme occupants l’immeuble du 48, rue de la République - 8, rue du Corbillon, déclaré inhabitable depuis l’assaut. Plus d’une dizaine ont été relogés dans le parc social. Les autres sont hébergés dans des résidences sociales du 115 ou à l’hôtel.

Les régularisations. Une vingtaine d’habitants de l’immeuble sont en situation irrégulière. La préfecture a promis d’examiner «avec bienveillance » leurs dossiers, notamment s’il manque des pièces disparues dans les ruines de l’immeuble. Ahmed, Egyptien de 63 ans blessé par un tir du Raid, a ainsi obtenu un titre de séjour de 10 ans.

Le retour dans l’immeuble. Les habitants de l’escalier C, celui des terroristes, n’ont jamais pu récupérer leurs affaires, cette partie étant sous scellés. Le juge est toutefois d’accord pour les lever, il suffit au syndic d’en faire la demande. Ce qui devrait intervenir sous peu, les copropriétaires se réunissant ce jeudi en mairie.

Les indemnisations. Beaucoup de propriétaires, occupants ou bailleurs, s’estiment lésés. Me Claudette Eleini, avocate de la famille Stojadinovic-Cojic, envisage de demander réparation à l’Etat devant la justice administrative. «Ils ont travaillé toute leur vie pour cet appartement et ont tout perdu », indique-t-elle. «Des travaux sont en cours avec le ministère de la Justice sur ce point, tous les dossiers sont en cours d’examen », fait-on valoir à la préfecture.